vendredi 30 mars 2018

Limit or not limit ?

Salut à tous,

Cette fois, pas d'article, juste un partage de mon expérience, à mon retour du Fongecif. Je me bouge actuellement pour mon projet d'herboristerie, et j'essaie de voir tout ce qui est possible. Ce n'est pas simple, mais je le prends bien, même quand on appuie là où ça fait mal. J'ouvre donc le "carnet de partage", parce que la vie est faite d'expériences et que c'est en échangeant qu'on avance, et qu'on fait avancer.



FONGECIF ME VOILA !

Il y a quelques temps, j'ai assisté au Sommet de la Conscience, et j'ai alors réalisé avec divers intervenant que je souhaitais créer mon projet AVEC le monde actuel, et donc AVEC les politiques actuelles (même si je ne suis pas d'accord sur tout ce qui est fait), et aussi AVEC les mentalités actuelles (même si les miennes sont différentes de la majorité). Si je sais que tout est très loin d'être parfait, je sais aussi qu'il y a des portes qu'on commence à créer vers d'autres possibilités. Ces intervenants ont réveillé mon espoir de penser qu'il pouvait y avoir un travail de fait même avec des avis divergeant. Si j'arrive avoir des liens d'amitié aussi fort avec des personnes qui ne partagent pas mes principes et mes valeurs concernant la Nature et le bio, la santé, qu'avec des personnes avec qui je les partage...je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible.

Une fois cet espoir bien ravivé, j'ai cherché le "comment". Les intervenants avaient donné quelques pistes. Il y a des voies d'ouvertes par les politiques actuelles. Il faut trouver les bonnes personnes c'est tout. Je me suis mise en tête de chercher ces personnes, en commençant par reprendre des pistes que j'avais laissé tombé, en me persuadant qu'il était impossible d'obtenir de quelconques aides d'un gouvernement qui est contre les soins dit "alternatifs". Bien sûr, je ne m'attendais pas à une réussite miraculeuse du 1er coup, mais en voyant un "conseiller accompagnateur personnalisé", je m'attendais ...et bien à être "accompagnée", "conseillée". Mais j'ai surtout reçu mes limites et les leurs.

1ère limite : le lieux. 

Parce que avant d'avoir obtenu de voir une personne sur place...et de connaitre le lieu de cette "place", il a fallu que je passe par trois personnes ultra speed au tel, qui dès que je disais "pour un projet d'herboristerie" trouvaient soudain X raisons de ne pas me recevoir (ah CDIC c'est pas pareil, ah l'antenne de votre boite est à Paris donc on va vous envoyer là bas...). J'ai dû batailler pour qu'au final on ne me fixe aucun rdv et qu'on me dise de me pointer sur place pour m'inscrire pour un rdv Oo

2ème limite : ma patience

On sait jamais mon adresse, num de tel, date de naissance etc auraient pu changer entre la conseillère au tel il y a 2 jours, la femme de l’accueil et le conseiller lui-même (surtout que j'avais rempli au préalable il y a 3 mois par internet toutes ces données), il a fallu que je les répète comme un robot à chaque nouvelle tête alors qu'ils avaient mon dossier sous les yeux chacun. A chaque fois même réaction à "CDIC" ("on fait ça ? Tu sais c'est les nouveaux contrats, là") et "Herboristerie" ("ah oui bien, vous verrez avec le conseiller").

3ème limite : le temps

Enfin je suis devant un "conseiller", il se présente et me donne 30 min pour que je lui dise tout mon cursus, du bac, de mon université, puis de ma formation à Grenoble, mes expériences professionnelles, pourquoi j'avais choisi ça, pourquoi ça cloche maintenant, et pourquoi l'herboristerie va répondre à ce qui cloche ...en moins 30 minutes !! car il doit aussi rédiger en même temps le compte rendu de la séance puis me "conseiller". Autant vous dire que le stress monte d'un coup pour arriver à expliquer tout ce qui m'a amener à cela en si peu de temps. Visible le "les plantes m'ont sauvé et depuis je ne cesse d'étudier les moyens de se soigner avec" était pas suffisant pour lui. Mais comment détailler tout ce qui m'a toute ma vie poussé à ça sans que j'en ai conscience ?

4ème limite : l'ordre et le désordre sont une question de point de vue

Il ne m'a même pas laissé le temps de lui présenter mon projet que déjà il me faisait la leçon en m'expliquant que je faisais les choses dans le désordre. En gros j'aurais du venir le voir, selon lui, avant de choisir ma formation, on aurait recherché ce qu'était le métier d'herboriste et regardé d'autres possibilités assez proches (bin tiens donc!), puis on aurait fait un business plan pour mon projet afin de voir si mon idée de boutique était viable, et si c'était le cas on aurait cherché ensemble une formation certifiante selon leurs critères et recevable aux aides. Je n'avais de son point de vue pas fait les choses dans l'ordre, car selon ses critères, je ne connais pas assez mon futur métier pour être certaine que ça réponde bien à mes envies. Et comme je me suis trompée pour la documentation, je peux me tromper pour l'herboristerie. Seulement moi, je ne conçois pas qu'on puisse construire de manière aussi détaillée un "business plan" sans même avoir expérimenté par une formation le métier en question. Comme je peux baser toute ma future vie sur des données aussi aléatoires, et posées par l'étude de ce que font d'autres personnes dont le projet sera forcément différent du mien ? "Viable" selon eux, ce n'est pas forcément "viable" selon moi. Par exemple, je pourrais gagner "0€" en salaire que j'aurais l'impression d'être riche avec ce boulot ! Sauf que je sais très bien que ça ne peut pas être concevable pour eux. Son "faire les choses dans l'ordre" ne correspond pas à l'ordre dont moi j'ai besoin. Je ne serais sûre à 200% du type d'herboriste que je voudrais être, que lorsque je sortirais de ma formation avec tous les savoirs en poche, je n'aurais alors qu'à piocher pour assembler ceux que je vais utiliser dans ma pratique. Et alors je pourrais faire mon "business plan" détaillé. Faire un business plan sur des choses qui vont forcément évoluer avec mes connaissances, ce serait créer avec des outils bancals et ça ne donnera que du bancal.


5ème limite : money money money

Très vite, je me suis dit qu'en fait j'avais dû demandé un rdv à ma banque pour un prêt sans le savoir. Déjà avec le business plan j'avais compris qu'il avait surtout besoin de chiffres ce monsieur. Mais la suite m'a confirmé son envie de taper sur des nombres. Après m'avoir bien dit que je pouvais "trouver d'autres projets bien dans mes principes et valeurs..." (sous entendu, mais qui seront en accord avec les politiques actuelles), il m'a demandé combien coûtait ma formation, combien d'heures étaient comprises dedans (mais il avait pas de temps à me laisser pour retrouver l'information sur mes papiers donc on est resté sur ma mémoire approximative, et il m'a coupé sur le détail de mes heures de stage en présentiel). Et je vous passe le sourire en coin et le "ha" quand j'ai précisé que c'était à distance, donc je faisais ça en plus de mon 90% les week end, jours fériés etc. S'en est suivi un joli discours comme quoi de toute façon les formations non certifiantes ne pouvaient pas recevoir d'aides (ce que je savais déjà!). Je pouvais tenter de faire passer un dossier éventuellement pour voir s'ils pouvaient débloquer quelque chose pour compenser le 90 % mais vu le caractère non diplômant, il fallait un dossier en béton et mon projet selon lui serait pas assez solide pour obtenir quoi que ce soit. Puis j'ai eu droit au discours comme quoi si je faisais ça j'avais intérêt à y passer du temps à chiffrer tout car il fallait pas que je "prenne la place d'une autre personne" (ahah merci pour remuer le couteau dans une bonne vieille blessure !).

6ème limite : mon cœur

Est ce que j'ai vraiment envie que mon projet soit regardé de haut et démoli avant même qu'il ne puisse sortir de terre ? Est-ce que mon projet est obligé d'être décortiqué, afin de le faire rentrer dans toutes les cases qu'ils ont prévu pour lui ? Est-ce que c'est vraiment ça que j'entends par "travailler AVEC les politiques actuelles ? NON !! Mon cœur me hurle que non ! Et au moment où j'écris ces mots, j'ai une mésange qui me regarde depuis ma fenêtre, perchée sur ma jardinière XD Oui mon cœur/mon projet n'a pas besoin d'une cage pour être observé du plus grand nombre, il n'y a rien de plus beau que les animaux en liberté qui viennent se montrer quand ils le souhaitent à ceux qui les accueillent. Si mon projet est en boîte, il sera coupé de son réseau, il ne pourra pas recevoir et donner tout ce qu'il aura à offrir.

Toute expérience est enrichissante :

J'en retire cependant une bonne expérience. Ceux qui m'avaient inspirés pendant la conférence disaient qu'on apprenait bien plus en se confrontant à ceux qui s'opposent, qu'en restant uniquement dans des cercles qui nous portent. C'est bien vrai ! J'ai appris mes limites bloquantes aujourd'hui. Et même si ce n'était pas agréable du tout, à son "ça va? J'espère que je n'ai pas trop démoli votre projet ?", j'ai répondu "bien sûr que non, je reviendrais vous voir pour mon business plan !". Je ne suis pas sûr qu'il ait compris l'ironie, mais j'étais cependant sérieuse. Son explication sur comment faire ce business plan était très clair, et je pourrais bien tenter de le faire avec eux le jour où j'aurais besoin de voir les banques. ça me fera un bon exercices de le monter avec quelqu'un qui s'y oppose et sera donc plus critique. Comme disait ma mère, il ne sont finalement pas là pour conseiller mais pour "filtrer" ceux qui ont une chance de passer devant une commission et ceux qui n'en ont pas. En attendant, je vais m'armer autrement et voir si d'autres possibilités s'offrent à moi. Ce monsieur n'avait rien de méchant, de mesquin, il faisait juste son travail, comme on le lui a appris, et au moins il ne m'a pas fait perdre mon temps à me donner de faux espoirs.

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